Comment se passe un coaching créatif?

Le mot « coach » vient du mot « coche », cette diligence qui amenait d’un relai à un autre les voyageurs. Ici le « véhicule » est mon atelier-cabinet, où de confortables fauteuils et un mur de travail vous accueillent.

Comme je vous accompagne, a priori, pour rencontrer votre artiste intérieur, il se peut qu’en plus des outils habituels aux coachs, je vous propose aussi un crayon ou un pinceau, voir même un stylo pour écrire quelques mots. Les séances peuvent donc avoir (mais c’est décidé à l’avance entre nous) des durées variables, entre 1 et 3 heures.

Quelque soit la façon dont vous voulez que nous travaillons ensemble, se sera toujours pour passer d’un point A, la situation présente, à un point B, la situation idéale.

 

 

 

Première étape

On se donne un premier rendez-vous, gratuit, pour faire connaissance (dans l’atelier, au téléphone ou par zoom). Ce premier rendez-vous s’appelle un cadrage. On y construit le cadre dans lequel nous allons pouvoir travailler ensemble.

Je vous envoie dans les jours qui suivent un contrat à signer, que je signe aussi.  Vous y trouverez le sujet sur lequel nous nous sommes mis d’accord pour travailler ensemble, le nombre de séances (entre 6 et 8 souvent, parfois 10), de leur prix, de leur régularité… Ainsi vous aurez une idée claire de ce que ce coaching va vous coûter.

Je suis responsable du cadre dans lequel nous allons travailler et vous êtes responsable du résultat.

Celui qui « décide » sera toujours vous, y compris d’interrompre le coaching s’il ne vous convient pas.

Le coaching commence

Nous avons rendez-vous pour une heure ou 3 heures, selon ce que nous aurons décidé ensemble. Entre chaque rendez-vous il se peut que je vous propose des « exercices ».

Le bilan de mi-parcours

A mi-parours, nous prendrons un moment pour faire le point de ce qui s’est passé et regarder ensemble si l’objectif fixé au début est toujours d’actualité, ou si quelque chose de plus important pour vous a fait jour.

Le coaching continue

Nous nous retrouvons pour les séances que nous nous sommes fixées mais à l’avant-dernière de celles-ci, je vous demanderai de préparer pour la fois prochaine une petite synthèse de ce que nous avons parcouru ensemble et je le ferai aussi de moi côté.

La dernière séance

La séance de clôture sera l’occasion de poser les derniers jalons de votre autonomie par rapport au sujet pour lequel vous êtes venu me voir et nous prendrons tout à la fin un moment pour partager l’un et l’autre ce que nous avons appris ensemble.

 

 

Un autre type de coaching :

Coaching et ennéagramme

Je propose une approche individuelle de l’ennéagramme sous la forme d’un coaching, en présentiel ou en distanciel. Il s’agit de vous faire voyager d’une séance à l’autre sur chacune des 9 bases et de faire avec vous le bilan de l’expression de ces bases dans votre vie. Vous désirez en savoir plus ? Cliquez ici

 

 

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Où l’on parle d’alchimie

 

Depuis quelques années, des ouvrages plus ou moins sérieux pullulent sur l’alchimie. C’est une bonne chose car c’est sans doute l’occasion de la faire sortir de l’ombre à un moment où le monde en a besoin. Mais c’est aussi problématique car le risque n’est pas moindre de la réduire à « un truc à la mode », une série de croyances plus ou moins bancales, profit juteux pour un marketing toujours en quête de nouveaux consommateurs. Voici donc mon point de vue sur cette pratique philosophique et expérimentale qui est indéniablement -et malgré le ridicule dont le dogme et un certain folklore se sont chargés de l’attifer- une des sources majeures de notre culture occidentale.

C’est quoi, l’alchimie ?

S’il ne devait y avoir qu’une seule chose à en retenir c’est la posture bien particulière de l’alchimiste qui se considère partie prenante de l’expérience qu’il mène dans son laboratoire. Il diffère en ceci du scientifique dont le résultat de l’expérience est identique quelque soit l’expérimentateur.

Ce qui se passe dans le creuset est en quelque sorte une projection du travail de transformation-transmutation qui a lieu à l’intérieur même de l’alchimiste. Passer du plomb à l’or, c’est élever son niveau de conscience en suivant les étapes d’une démarche appelée Grand œuvre.

Les mots Grand œuvre parlent d’une œuvre, l’alchimie est donc un art. Comme toute pratique artistique, elle a comme premier sujet d’expérimentation l’artiste lui-même. L’alchimie, tout comme la danse, le chant, la musique ou la peinture, n’est pas un but en soi mais un cheminement. Non, l’alchimiste ne cherche pas à transformer le plomb en or. Ça n’est pas son but, c’est juste ce qui engage le début de sa quête, SON CAP. Chaque étape de cette quête laisse des traces, des œuvres, qui permettent aux suiveurs-spectateurs, plus ou moins initiés, d’y reconnaitre quelque chose qui « parle à son cœur (à comprendre comme le centre intuitif et juste de chacun) bien plus surement qu’à son mental. Ce qui signifie que le fruit de ce processus, l’objet d’art, n’est pas un objet comme les autres mais un objet vivant, doté du pouvoir de transformer l’environnement dans lequel il est exposé et les personnes qui vivent à son contact.

En quoi le glacis est-il une pratique alchimique ?

L’alchimiste conçoit la création de toutes choses autour des trois éléments symboliques que sont le souffre, le mercure et le sel. Ce ternaire se retrouve dans la composition même du glacis dont le pigment (la couleur) devient le 4éme élément. Le pigment est ainsi l’alter ego de l’expérimentateur, le peintre ; ce qui se donne à voir. Peindre devient alors une expérience alchimique visant à, pour le dire avec des mots très anachroniques pour les alchimistes, conscientiser et réaliser son « métier d’homme ».

Ces trois éléments constitutifs du glacis, ainsi que les deux médiums (huile et bière) inventés par la corporation des peintres décorateurs, enclenchent le processus alchimique. Le travail s’opère alors sur le modèle du Grand œuvreen passant, a minima, par les trois phases (je préfère pour ma part le modéliser en 4 phases et certains alchimistes multiplient ces phases bien au delà encore), l’œuvre au noir, au blanc et au rouge.

Tout ceci n’a rien d’un hasard…

Les connaissances alchimiques se sont transmisent pendant des siècles sous la forme de métaphores, d’histoires populaires, de chansons et parlent une langue imagée très particulière : la langue des oiseaux. Les chantiers des cathédrales, au Moyen Age, en ont favoriser la diffusion et le corporatisme des différents métiers de leur construction l’a, parfois a son insu, pérennisé. Si les cathédrales se veulent des bibles à cieux ouverts, elles sont aussi les grimoires du Grand Œuvre alchimique pour qui sait les lire ( Fulcarelli – Le mystère des cathédrales – Albin Michel)

A partir du XVIème siècle, les grands chantiers des cathédrales vont se tarir. L’Europe entre dans la Renaissance. La pensée humaniste donnera naissance à la pensée scientifique actuelle. Au XVIIéme siècle cependant, deux grands courants de pensée ont émergé. L’un, celui de Descartes, va devenir le socle de notre pensée moderne, le rationalisme. L’autre, la pensée de Pascal, holistique, restera, temporairement peut-être, une voie philosophique que les recherches les plus récentes tendent à confirmer pourtant. (Boris Cyrulnik et Edgar Morin – Dialogue sur la nature humaine- Éditions de l’Aube, 2010)

Le glacis arrive en plein XVIIéme siècle. Il a été inventé par des peintres en décor qui, curieusement, alors que le modèle académique émergeait, ont préféré se constituer sur le modèle corporatif du moyen-âge, très holistique. Ils ont donc formé la corporation des peintres décorateurs en compagnonnage, avec la tradition orale comme support d’apprentissage. Ces compagnons sont passés, comme au Moyen-age, par les chemins de pèlerinage pour acquérir leur savoir-faire ET leur savoir-être. Mais en lieu et place des cathédrales, ils ont -jusqu’au XIXéme siècle- laissé leurs messages dans les gestes picturaux des décors peints de Vaux-le-vicomte, de Versailles, et partout en Europe ensuite. La langue des oiseaux continue à participer de la transmission du métier : on y « ouvre ses ailes » pour « partir en mourant »…

Pour en savoir plus…

Je vous renvoie à Patrick Burensteinas (un alchimiste raconte- autobiographie d’un alchimiste – Éditions J’ai lu) pour un exposé bien plus complet sur l’alchimie. Si je suis en désaccord avec lui sur certains sujets (celui de l’âme principalement pour lequel je préfère de beaucoup la pensée de François Cheng – De l’âme, sept lettres à une amie – François Cheng – Éditions Le livre de poche), il s’agit là d’un désaccord qui n’empêche nullement sa lecture.

L’alchimie a d’autre part été étudiée et décryptée d’un point de vue psychologique dans les années 1930 par Carl Gustav Jung. De ses recherches, la psychologie actuelle, après une longue gestation depuis Freud, se revendique de plus en plus. Je me suis largement inspirée de sa pensée pour poser le cadre de ma pratique et sa déontologie. (Psychologie et Alchimie – Carl Gustav Jung – Éditions Buchet-Chastel)

Enfin, nous sommes en train, avec Fabienne Castan-Lenoble (avec qui j’anime les Ateliers du Phénix) de finaliser l’écriture d’un livre sur le processus alchimique et l’Essuyé dans lequel nous partageons notre vécu avec les groupes.

(Ayant eu à sécuriser mon site contre le piratage, je suis au regret de ne plus pouvoir recevoir vos contributions. N’hésitez pas, si vous avez des questions ou envie de réagir, à m’écrire à l’adresse mail donnée dans l’onglet contact.)

Les Ateliers du Phénix

 

 

 

 

 

Ils sont le fruit d’une collaboration  complice entre Fabienne Castan-Lenoble, psycho-énergéticienne, et moi. Si la base en est « l’Essuyé » (cette pratique à propos de laquelle vous trouverez un article en cliquant ici) ce que nous en avons fait participe d’une co-création qui dépasse de beaucoup ce que, seules, nous pensions y mettre… et vivre !

L’accompagnement psycho-énergétique  permet de faire ce travail en conscience et de favoriser la rencontre pour qu’elle fasse sens dans votre parcours et s’incarne dans votre vie. Fabienne utilise pour ce faire sa posture gestaltiste,  les outils du Reiki Dharma, la Roue des 22 clés et sa pratique chamanique.

Inspirée l’une et l’autre par un processus qui nous a littéralement dépassé, les passerelles entre l’approche de Fabienne (gestalt, énergétique, symbolique du tarot de Marseille) et le travail pictural et alchimique n’ont eu de cesse de se développer, de se répondre, de s’enrichir.

Nous proposons donc pendant un an au groupe qui s’y engage fermement de venir 5 fois travailler pour recomposer cette « bulle » précieuse et irrationnelle dans laquelle les Essuyés vont apparaitre.

Un an pendant lequel chacun, Fabienne prendra soin de « l’Essuyeur-maman » (mais non sans écouter l’Essuyé) et moi de l’Essuyé-bébé (mais non sans entendre l’Essuyeur). Un an où chacun verra aussi les autres autour vivre ce processus bouleversant et serein.

Un an pendant lequel tous nous allons recevoir les extraordinaires messages de nos guides intérieurs.

Les Ateliers du Phénix sont l’expression affirmée, aboutie et paisible de notre engagement de vie, à Fabienne et moi. De la singularité de la démarche de chacune avant même que nous nous rencontrions, à la réalisation d’une œuvre commune et généreuse qui n’existe que pour être partagée.

Renseignement pratiques :
* les ateliers se déroulent sur 5 dimanches à Paris (Au Forum 104, rue de Vaugirard)
* L’engagement se fait sur les 5 ateliers et sont ouverts à toute personne effectuant ou ayant déjà fait un travail de psychothérapie personnelle.
* Tarif : 200 euros par atelier. Un chèque d’acompte est demandé.

Soyez les bienvenus…

Pour vous inscrire ou poser des questions, cliquez ici

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Des ailes et des racines

Un article sur le peintre Blan dont mes interlocuteurs quotidiens (entreprises, thérapeutes, peintres…) ignorent souvent le travail. Je vous propose un « arrêt sur image » sur ma production picturale personnelle.  Dont, bien sur, j’espère toujours qu’elle trouvera un écho chez un autre.

 

 

La pratique artistique serait-elle obsessionnelle?

Après plus d’un an à réinventer l’idée des ailes, une autre nécessité picturale a commencé à se ré-inviter au bout de mes pinceaux, subrepticement d’abord puis avec insistance : peindre des racines. Comme si les unes n’allaient pas sans les autres.

Le travail du peintre relève souvent d’obsessions. Sans qu’on sache très clairement pourquoi, certains thèmes, certains sujets, s’imposent et reviennent dans la pratique picturale. Je ne suis pas sure que l’idée que ce puisse être « beau » soit le moteur principal de ces récurrences.

Il me semble plutôt que ces sujets sont arrivés avec la pratique, insidieusement, pour ne plus la quitter. Il infléchissent la technique, la pousse à répondre à leurs nécessités, nous devance sur un chemin que nous ignorons longtemps avant de réaliser y marcher depuis un moment déjà.

Impossible de dater depuis quand est-ce que je peins des visages, des ailes, des branches, des racines, des pierres, des œufs, des nids, des ondes, un souffle… En ferai-je un jour le tour? J’en doute…

Mettre le cap vers ses tableaux

Avec le temps, on finit cependant par se trouver moins surpris de ces invitations impératives. On les revisite avec plaisir. On finit par trouver une certaines cohérence dans ce qui semblait, tout d’abord, n’en avoir aucune. On accepte de ne pas bien en comprendre les exigences (on en est même soulagé) pour mieux en ré-inventer l’expression. On finit par désigner cet ensemble plus ou moins hétéroclite et modulable de sujets sous le mot « cap ».

On entre dans l’atelier comme un marin prend la mer. On a un cap mais aucune idée des étapes qui le jalonneront, aucune certitude quant à ce à quoi il ressemblera, finalement, à l’arrivée.

Le cap peut changer en cours de voyage. Parfois même un cap peut en cacher un autre…

Ne plus dessiner

Ai-je trop peint d’ailes sans veiller à maintenir mes pieds au sol? Les racines, dont j’ai exhumé depuis les prémices de plusieurs années déjà, se sont imposées impérieusement depuis 3 mois. J’ai réalisé en répondant à cet appel qu’elles arrivaient « mures à point », pleines de ramifications, de radicelles, de mycorhizes…

Parce que je ne dessine plus depuis quelques années déjà – ça me semblait toujours trop « cérébral », trop « soigné », trop « besogneux »-  une autre approche plus confiante, plus spontanée, plus juste s’exprime à partir de la force de ce que je perçois et que j’engrange. Je pars en peinture avec ce souffle, cet élan et la recherche d’un geste aussi juste que possible pour le traduire. La suite en découle jusqu’à ce que le tableau s’achève.

A ma grande surprise, les racines trouvent pareillement preneur parmi mes visiteurs, occasionnels ou habitués. A l’instar des ailes, certains y trouvent ou retrouvent une mémoire, une histoire, un « semblable » qu’ils avaient oublié. Et je réalise que ne peins, n’accompagnent, n’envisage mon métier que pour ces rencontres qui dépassent l’entendement…

L’art de l’émerveillement

Au cours d’une soirée-rencontre dans l’atelier, je me suis interrogée sur l’émerveillement. Cette émotion fugitive et fragile se trouve au cœur de ma pratique artistique. Elle me semble indispensable dans une société qui tend à confondre la lucidité avec le pessimisme. L’émerveillement comme une éthique de vie.

Être émerveillé

Photo de Frédérique
Photo de Frédérique

D’après le dictionnaire de l’Académie Française être émerveillé c’est éprouver une admiration mêlée de joie et d’étonnement. Admiration, joie, étonnement, 3 ingrédients pour une émotion bien plus difficile à définir qu’il n’y parait. Car si certaines personnes bénéficient d’une disposition naturelle à ressentir de l’émerveillement, pour la plupart d’entre nous il nécessite une disponibilité de l’esprit et, au début au moins de sa quête, un effort de concentration. Ce peut être un travail volontaire et acharné que de vouloir poser un regard particulier sur le monde, développer une aptitude à sortir de son « soi » étriqué pour s’ouvrir à l’instant et à la surprise.

Photo de Serge
Photo de Serge

Et pourtant, paradoxalement, si l’on travaille à s’émerveiller, l’émerveillement, lui, est immédiat, fulgurant, ancré dans l’instant.

Vouloir s’émerveiller relève donc, au delà d’une certaine disposition naturelle, d’un engagement personnel, conscient, décidé, pour faire de l’instant quelque chose d’important, de plaisant, de joyeux. Un véritable acte de résistance en ce début de XXIème siècle pour ouvrir son regard, traquer cet « admirable et joyeux inattendu » dans un monde qui ne croit plus qu’au désespoir.

Du geste de l’artiste au regard des autres

Photo de Aude
Photo de Aude

Une disposition à voir où l’artiste peintre trouve naturellement un champ d’investigation, pour peu qu’il se sente enclin à participer à cette urgence. Voir pour échapper soi-même à l’enténèbrement sociétal et partager cette vision avec tous ceux qui veulent voir, autrement qu’à travers une lucarne médiatique tronquée.

Photo de Mathilde
Photo de Mathilde

C’est ainsi qu’une soirée dédiée à l’émerveillement dans mon atelier s’est imposée à laquelle ont participé une quinzaine de personnes d’horizon très différents. Artistes, thérapeutes… mais aussi et surtout curieux sans connaissances artistiques particulières, venus amicalement sans bien savoir à quoi la soirée allait les mener.

J’ai peint en commentant mes gestes sur un vaste support, partageant avec le plus de simplicité et d’immédiateté mon Glacis et tous les petits accidents ravissants (marge accidentelle) dont il parsème la surface picturale.

Photo de Marie-Pierre
Photo de Marie-Pierre

Nous avons régulièrement fait des pauses pour inviter chacun à s’approcher, s’approprier un détail, le prendre en photo avec son téléphone portable. Et, lorsque la surface picturale a fini de réagir, nous avons, en dégustant un verre de vin et les petits plats apportés par chacun, projeté sur le mur de l’atelier, à côté du panneau original, ce que chacun y avait glané de jubilatoire. Pour découvrir et redécouvrir chaque parcelle, en se réjouissant de la diversité des regards, de leur complémentarité, de la richesse de ces dizaines d’angles de visions différents à propos d’une même réalité.

Grand moment de partage, de complicité, de joie. Nous nous sommes ensemble émerveillés… En lâchant-prise, en peignant des ailes ou en invitant quiconque à découvrir dans la couche picturale le visage qui s’y cache, l’émerveillement est ce qui court-circuite dans l’atelier et au delà l’uniformisation fallacieuse de notre monde.

Je ne peins que pour ça.

 

 

Pourquoi ailes? : un processus créatif en cours…

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Depuis qu’il a été lavé à grande eau par la Seine et refait à neuf, mon atelier est de nouveau bourdonnant d’un processus créatif en cours. Le processus créatif, c’est une bête un peu bizarre, plutôt capricieuse et cependant très organisée qui exige autant d’activité fébrile que d’heures immobiles. Elle a pris, cette fois-ci, la forme enthousiasmante d’ailes qui attendent pour que le tableau s’achève, qu’un visiteur se place devant. Rencontres protéïformes et surprenantes au détour d’un geste et de l’attente de son résultat sur la toile.

A propos de « l’ouverture d’aile »

Ailes sur fond blanc (détail)Tous ceux qui ont croisé ma route vous le diront : j’incite tout peintre à ne plus tenir son pinceau comme on tient un stylo. Prendre en main l’outil, c’est le début du processus. C’est pourquoi on peut le comparer,  à l’instar d’Idriss Aberkane dont je suis en train de lire le livre -Libérez votre cerveau, manifeste de neurosagesse-  à une sorte d’exercice de neuroergonomie visant à permettre au cerveau d’être le mieux possible branché pour ce qui s’engage.  Ce geste s’appelle « l’ouverture d’aile ». Lorsqu’un peintre ouvre son aile, le bras s’articule de l’épaule au poignet, les poumons se gonflent, la main se libère avec la force d’un sculpteur tenant son ciseau pour tailler dans la pierre. Le corps entier est de la partie.

Pourquoi Ailes?

Ailes en cours de travailDe l’ouverture d’aile à la représentation d’une aile, il n’y a qu’un… geste pictural. Et comme elles volent tout de même mieux lorsqu’elles font la paire, deux gestes picturaux : deux arcs de cercle tracés au pinceau en haut de la toile et qui se gonflent de l’énergie de mes gestes.  La peinture en coulant fait apparaitre les ailes sans qu’il me soit nécessaire de les dessiner davantage. Elles ont à chaque fois, et ce n’est pas là le moindre mystère, une personnalité différente, des émotions et la promesse d »une histoire toujours particulière. Je me mets alors à leur service.

La rencontre

Les ailes de U.Les ailes de JeanEt puis un jour, on ne sait jamais quand, ni qui, ni vraiment pourquoi, quelqu’un entre dans l’atelier. Pour parler d’un projet, envisager un suivi, par curiosité…  et, va s’arrête devant une paire d’ailes en disant : « Mais, se sont les miennes! ».

Phrase sortie de la bouche sans avoir eu le temps d’être réfléchie, qui surprend celui qui l’a dit autant que le peintre qui la reçoit. Je propose alors de les essayer. Je sais qu’à me lire vous n’entendez sans doute par là qu’une pirouette poétique… Que dire alors d’un tableau qui s’achève sous mes yeux? De cette rencontre pleine d’une profonde complicité qui se dévoile entre mon visiteur et ses ailes? Sinon que je ne peins, finalement, que pour ça.

Je demande toujours à mon visiteur un petit texte de sa part pour tenter de partager, plus qu’il n’expliquera, « pourquoi ailes? » Ce mystère que j’orchestre pourtant amoureusement, m’échappe toujours. Reste à chaque fois la sensation d’avoir été touchée par la grâce.

Glacis et intelligence collective

Séminaire GobelinsAvez-vous, comme moi parfois, regardé un pont, une cathédrale, une ville en vous émerveillant du génie humain qui l’a fait sortir de terre? C’est incroyable ce que l’être humain est capable de créer en son nom, mais plus encore lorsqu’il est un groupe. Le partage dans la réflexion et la réalisation est certainement une des forces les plus efficaces, performantes mais surtout enthousiasmantes qu’il  nous soit donné de vivre.

Connaissez-vous ce proverbe qui dit « Tout seul, je vais plus vite. A plusieurs on va plus loin »? Voilà ce qui arrive lorsque les conditions pour « faire ensemble » sont réunies : on génère quelque chose de nouveau, de surprenant, qui va bien au-delà des capacités individuelles de chacun. Voilà ce que permet de vivre l’intelligence collective.

Dans quelles conditions?

L’intelligence collective, lorsqu’elle se vit dans mon atelier, est une sorte de chorégraphie, réfléchie dans un premier temps, et intuitive ensuite qui relie les différents participants jusqu’à la réalisation d’œuvres. Il faut donc, nous seulement envisager ce que pourrait être la chorégraphie de départ, mais aussi y mettre toutes les conditions indispensables à chacun pour qu’elle puisse instinctivement s’épanouir et livrer le meilleur du groupe.

IMG_7462Sécurité psychologique, confiance et gentillesse mutuelle, respect de soi et des autres ne peuvent s’instaurer que si chacun est d’accord pour le vivre et se donner les moyens de le mettre en œuvre. L’ego, cette pensée personnelle qui le plus souvent guide nos faits et gestes, doit donc commencer par trouver une place plus juste pour permettre à une pensée plus généreuse de s’exprimer. C’est un peu comme si l’ego devait apprendre à être le cheval pour qu’un cavalier plus intuitif le conduise où il n’aurait jamais eu l’idée, ni les moyens, d’aller tout seul.

Dans le principe de l’intelligence collective, personne n’est ce cavalier, tout le monde participe à son expression. Lorsque l’expérience se confirme, le plaisir de chacun est décuplé, chacun est nourrit au delà de ses attentes. Les différences individuelles deviennent une richesse, une source de joie et d’émerveillement.

Le groupe? Quel groupe?

J’ai commencé, il y a déjà presque 10 ans, a travaillé sur ce concept auprès de groupes déjà constitués. Ce qui me permettait de gagner du temps et, le plus souvent, d’arriver dans une histoire où il était devenu indispensable, parce que ça n’allait pas aussi formidablement que prévu, de s’interroger sur le « faire ensemble ». De se réconcilier, d’accepter de rester ce groupe, cette équipe, d’en être partie prenante pour chacun de ceux qui le composait. J’ai donc commencé à travailler en entreprise. Et continue à le faire avec toujours autant de plaisir.

IMG_7489Et puis, parlant avec les uns et les autres, j’ai commencé à voir que cette nécessité allait bien au delà du groupe déjà constitué. Beaucoup d’entreprises d’ailleurs ne sont pas prêtes à ce changement de paradigme et restent encore sur un rapport hiérarchique très contraignant où l’on « gâche » ces fameuses « ressources humaines » faute de savoir les faire vivre ensemble dans un but commun.

J’ai réalisé que je pouvais proposer de vivre cette expérience jubilatoire dans mon atelier de peinture pour permettre à chacun de revenir au boulot, dans la famille, dans nos relations avec les autres, plus positif, constructif… heureux! Provoquer, pour lutter contre la morosité ambiante, une sorte de contagion positive à partir d’un moment de partage artistique. « sourire »

Peindre ensemble

IMG_7480Peindre ensemble, donc, non pas chacun sur son tableau en parlant avec son copain, mais peindre une œuvre commune. Improbable, inimaginable, surprenante, réjouissante. Se sentir heureux de partager avec des personnes que l’on ne connaissait pas la veille cette expérience profonde et jubilatoire, où de découvrir autrement ceux que l’on croyait connaitre. Repartir nourris et heureux d’appartenir à la communauté des hommes, un petit bout très précieux de cette œuvre toute vibrante de cette belle énergie à accrocher chez soi où à offrir pour mieux en faire circuler le sourire.

Pour ceux qui sont abonnés à ma news depuis longtemps, ou ceux qui ont déjà eu l’occasion de travailler avec le glacis, inutile de revenir sur la façon tout a fait singulière et joyeuse avec laquelle cette technique picturale permet d’illustrer le propos. Pour les autres, les images illustrant cet article sont le fruit d’une expérience de ce type menée la semaine dernière avec des personnes qui n’avaient jamais peint!

Vous trouverez en cliquant sur ce lien, les dates où cette expérience vous est proposée, à laquelle vous pouvez venir seul, accompagné d’un ou plusieurs amis, groupe déjà ou partiellement constitué  (je reste d’ailleurs à votre écoute pour envisager une date qui ne serait pas proposée sur mon planning).

Lâcher-prise pour avoir moins peur des autres et aimer davantage être avec eux.

 

 

 

Glacis et développement personnel

De l'or dans les mainsParce que l’Art n’est pas un enfant sage qui reste bien tranquille sur une chaise, il est indispensable de lui permettre de jouer pleinement son rôle pour participer à l’émergence de notre monde en pleine mutation. Le Glacis tel que je le partage dans l’atelier prend pleinement sa part à cet engagement.

Qu’est-ce qu’un peintre peut dire du Développement personnel?

Mon travail dans l’atelier est à la fois luxueux et exigent. Luxueux parce que je réalise chaque jour à quel point c’est un privilège de faire exactement ce que j’ai envie de faire de ma vie. Exigent car c’est une grande responsabilité vis à vis de mes enfants, de la société dans laquelle je vis, des contraintes et engagements que comme tout à chacun j’ai à remplir pour « tenir le quotidien ».

Mon métier n’est pas raisonnable parce que pas régulier, pas sécurisant, pas « anticipable ». Au delà même d’une activité professionnelle, c’est un choix de vie, un engagement personnel, ma contribution à la société dans laquelle je vis.

Derrière tout ceci une croyance tenace soutient le raisonnement : si je fais ce pourquoi je suis faite, je suis juste dans la société dans laquelle je vis. Mieux : j’y participe hauteur de mes moyens et possibilités. Pleinement.

Le développement personnel c’est donc, pour moi, la recherche de cette justesse. Le cheminement qui nous fait trouver notre voie pour agir en toute efficience avec les autres.

Et le Glacis là-dedans?

IMG_7487Le Glacis c’est 350 ans d’une histoire silencieuse et discrète, comme une rivière souterraine, qui est restée largement méconnue jusqu’à sa réapparition ici et maintenant en toute (im)pertinence.

C’est une rencontre un peu extraordinaire entre un peintre et une philosophie de vie. La Corporation qui l’a inventé, les Peintres en décor, pour l’avoir largement diffusé à travers toute l’Europe d’un siècle à l’autre, n’en a pas moins  jalousement réservé la philosophie a quelques initiés seulement.

C’est cette philosophie qui aujourd’hui m’apparait précieuse  pour participer au défi qui s’offre à nous : réenchanter le monde avec chacun des hommes qui le compose.

Je participe donc en diffusant le Glacis en entreprise, à l’université et en accompagnement individuel très concrètement à cette réflexion sur l’Intelligence collective dont nous avons, je crois, un besoin vital.

Et, concrètement, on fait quoi dans l’atelier?

IMG_4816Vous l’aurez compris, je ne donne absolument pas de cours de peinture.  Je vais même jusqu’à m’opposer à une telle pratique que je trouve irrespectueuse. Il n’y a de mon point de vue rien à enseigner à quiconque qu’il ne sache déjà, à son insu parfois.

Du coup, j’ai inventé une forme d’accompagnement davantage axée sur le partage d’expérience plutôt que sur un apprentissage.

Dans un premier temps, et comme pour remettre la machine en route, se découvrir bien plus inventif et acteur de sa vie en réintégrant le lâcher prise pour aboutir à la fabrication d’un Carnet d’Accidents Jubilatoires. Sorte de carnet de voyage très personnel où l’accident devient une occasion passionnante et joyeuse de se découvrir.

Un petit tour du côté du monde minéral nous relie à notre histoire universelle à travers une expérience picturale appelée La partie du Caillou. L’occasion de s’émerveiller d’une couche picturale qui, comme une levure à pain, se lève jusqu’à révéler une histoire intime. J’ai composé cette « partition picturale »  amoureusement pour que chacun puisse l’ interpréter à sa façon, très personnelle et émotionnelle.

Enfin, je vous propose en co-animation avec une thérapeute, l’Essuyé, une rencontre singulière avec vous même . Il s’agit d’un visage va apparaitre dans la couche picturale en essuyant avec un chiffon.  Une rencontre irrationnelle et bousculante mais aussi bienveillante, réparatrice et constructive.  L’occasion de faire connaissance avec ce « si proche et cependant bien caché » en nous, cette « Légende personnelle » dont parle Paulo Coelho dans l’Alchimiste…

Je vous accompagne, d’un rendez-vous à l’autre, sans péril mais non sans exigence, pour relancer le précieux processus créatif  dont nous avons grand besoin pour aujourd’hui et pour demain.

Et alors que l’atelier s’ouvre tout grand sur le reste du monde je me réjouis de partager mes pinceaux pour de si belles histoires.

L’Essuyé ou comment sculpter dans le glacis

RencontreÇa semble paradoxal parce que le glacis est un film de peinture transparente, sans épaisseur. Comment sculpter ce qui n’a pas de matière? C’est pourtant ce que propose l’Essuyé. Alors autant le poser tout de suite : on entre là dans l’irrationnel.

« Rodin peint en marbre et Carriére sculpte en ombre. »

Eugène CarrièreC’est Eugène Carrière, peintre, grand ami de Rodin, qui pourrait être, au XIXeme siécle, l’inventeur de l’Essuyé, avec sa façon si particulière de peindre. De quoi s’agit-il exactement? Une fois la couche picturale posée, avec l’aide d’un chiffon, le peintre découvre par degrés un visage, parfois un buste entier, tout vibrant de vie et palpitant sous ses doigts.

Une rencontre singulière.

Si Eugène Carrière partait du réel et tentait avec cette technique de « faire avouer le modèle », je me suis focalisée davantage – depuis que ce qui était une technique picturale pour Carrière m’est devenue une pratique picturale –  sur l’incroyable rencontre qu’elle provoque dés lors que le peintre part avec son chiffon sans idée préconçue de celui qui va apparaitre sur sa toile. Je commence un Essuyé comme j’irai à la rencontre d’un inconnu. Rencontre impossible si la curiosité autant que la bienveillance ne sont pas de la partie. Car celui, ou celle, qui vient, est bien plus fragile, étonné et parfois même inquiet que moi.

Et lorsqu’enfin rassuré, il se révèle, nous prenons le temps de faire connaissance, d’entendre le message dont il est porteur. Je me suis longtemps demandé, d’où venait ce visage ?

Une première piste m’a conduit aux théorie de Jung sur l’inconscient dont il considère qu’il est composé de trois couches : l’inconscient émotionnel, l’insconscient trans-générationnel et l’inconscient collectif. L’Essuyé sortant de l’ombre parvient à la lumière en les traversant, comme un rêve, pour guider l’Essuyeur.

Le même Jung a écrit un livre sur l’alchimie qui a, ensuite, largement éclairé et confirmé le travail en cours lors de l’Essuyage. Le Grand Œuvre y joue un rôle capital.  Chaque Essuyeur va le parcourir, phase après phase,  et je cherche à les rendre les conscientes possible afin qu’elles puissent devenir des repères pour l’Essuyeur.

Ne plus avoir peur du noir

EssuyéC’était le titre de ma toute première exposition à la Galerie Myriam H. où n’étaient présentés que des Esssuyés. Et c’est ce que je propose à ceux que cette rencontre autrement amoureuse intriguent. Nous traversons ensemble, le chiffon à la main, la couche picturale comme on plongerait ses deux mains dans un bain sombre pour en faire émerger un visage oublié. Un visage ? Bien plus que ça : une vie, une histoire, des émotions, des souvenirs, des archétypes… J’accompagne mon « essuyeur » comme dans un rêve, à la rencontre d’une part ignorée et terriblement parlante de lui-même.

Voyager en groupe

Lors de ces très troublantes rencontres, l’impact émotionnel sur celui que j’accompagne est vite devenu évident. Il a fallu se former à l’accompagnement de cet impact et trouver des co-équipiers thérapeutes pour que toutes les meilleures conditions soient bien en place ; une écoute, un cadre, une déontologie.

Au thérapeute l’accompagnement de l’Essuyeur, à moi celui de l’Essuyé.

Cette rencontre entre l’Essuyeur et l’Essuyé sont les deux aspects d’une même personne et permet d’éclairer un moment de vie, de dégager l’Essuyeur de mémoires-traumatiques , de ré-enchanter ou de mieux conscientiser le sens à son existence. Mon atelier est devenu un lieu pour se libérer et se réparer.

De peintre, je suis ainsi devenue thérapeute et suis, à ce titre, supervisée.

Bien plus qu’une technique, l’Essuyé est un geste amoureux, de réparation ou d’acceptation de soi, de l’autre. Une rencontre émouvante au delà des apparences. Et, lorsque le processus est mené à son terme, il est une révélation.

Glacis et art thérapie

Indigo 1En principe, toute forme d’art est thérapeutique. Qu’elle libère, dérange, bouscule, fasse réfléchir, fasse prendre du recul ou, simplement, fasse du bien. Dés lors, n’y a t-il pas redondance à parler d’art thérapie? Pour ma part, je n’associe ces deux mots qu’avec une grande réserve tant j’ai vu l’Art galvaudé par des psy qui le confondaient gaillardement avec du travail manuel ou un atelier digne de l’école maternelle.  Il a fallu toute la conviction et la rigueur de la démarche d’Alain Héril, psychanalyste et fondateur d’Indigo-formations, pour que j’envisage avec plaisir de co-animer un séminaire sur le sujet en sa compagnie. 20 participants sur 3 jours et l’occasion de faire vivre le glacis dans toutes ses dimensions.

Une démarche à l’opposé d’un séminaire entreprise

Indigo 2En entreprise je veille scrupuleusement à ce que le glacis ne provoque pas de remise en cause individuelle. Si l’on aborde les émotions, c’est toujours au service de l’intelligence collective et pour l’enrichissement du groupe à partir de l’apparente hétérogénéité des membres qui le composent. Je veille à ce que le groupe ait une prise de recul intéressante sur ses pratiques sans mettre sur la sellette aucun de ceux qui le composent. Je ne m’adresse aux individus que sur l’angle du groupe auquel ils appartiennent et je travaille au plaisir de se découvrir intelligents ensemble pour résoudre n’importe quel problème pratique.

Ici, la démarche est inverse :  l’art thérapie a été l’occasion exigeante d’aller chercher en soi ce qui pourrait bloquer un processus créatif, de se voir réagir à chaque étape et d’en prendre la mesure, mais aussi de savoir s’appuyer sur son inconscient pour engager ce processus. Dans le but de guérir (soi, l’autre), mieux se comprendre, ou bien plus simplement et ambitieusement, goûter la vie en continuant, comme le dit Jean-François Vézina, à « danser avec le chaos » (soit avec ce que l’on ne contrôle-maîtrise pas). Sous cet angle, le Glacis est un maître.

Indigo : un positionnement particulier

Indigo 3Outre qu’Indigo-formations se veut un organisme de formation intégratiste (toutes les approches thérapeutiques, ou presque, y sont validées et invitées à s’enrichir les unes des autres), les séminaires proposés par Alain Héril et son équipe tendent à s’appuyer sur 3 axes qui ne peuvent que faire échos à ma pratique de peintre accompagnant d’autres peintres. Il s’agit, dans un premier temps, de proposer un nouvel outil (une nouvelle technique) pour enrichir la palette déjà existante des participants. Mais il s’agit aussi de les encourager, en visitant cet outil à l’aulne de leur propre vécu, à en voir le véritable potentiel (bien plus philosophique dans le cas du glacis que purement technique). Enfin, et je dirai presque surtout, Indigo propose à ses interlocuteurs de se ressourcer par la même occasion. Mot qui ne va pas sans provoquer quelques facétieux malentendus .

Se ressourcer?

Blan 2Retour le second jour d’une très charmante Armelle s’étonnant d’une fatigue et d’un brin de colère en se couchant la veille au soir. L’impression d’être très loin du doux ressourcement attendu. Ils avaient, en effet, engagé le premier jour, chacun, deux lâcher-prises sur kraft, sans bien savoir où cela allait les mener et, en contradiction parfois, avec l’idée qu’ils se faisaient de l’élaboration d’un tableau. Situation inconfortable et pourtant très similaire à ce quoi la vie nous confronte. Mise en évidence de tous les jugements de valeur, de nos aspirations à être surs, avant qu’elle n’ait lieu, qu’une chose en vaut la peine, à vouloir faire le mieux possible pour avoir le moins de mauvaises surprises. Et donc, à prendre le formateur comme modèle et à se comparer aux autres… Très fatiguant, assurément. Exaspérant aussi, pour certains.

Avant que l’œuvre n’apparaisse et apporte son comptant de plaisir et d’informations sur l’artiste et ses relations avec son inconscient, il y a donc des étapes douloureuses. Paradoxalement, c’est justement là que se joue le ressourcement. L’idée étant de revenir à sa source, à l’origine d’une croyance, d’une façon d’entendre et de comprendre ce qui est dit, de refaire, involontairement et précisément, comme on a toujours cru qu’il fallait faire. Se ressourcer : c’est un sacré (le mot n’a ici rien d’innocent) boulot!

Reste que durant ces 3 jours, une vague de solidarité, d’élan et d’empathie nous a porté, les uns les autres, autant que les uns avec les autres. Et j’ai été émerveillée autant qu’eux de l’extraordinaire coopération du glacis pour se mettre à leur écoute. Quitte à rester un peu sidérée aussi… Mais à ce propos, je garderai le mystère. Voyez avec Indigo-formations, dont le site, justement, est illustrée par une Grande Dame du Glacis : Yahne Le Toumelin.

Par respect pour les participants, les photos illustrant cet article sont mes réalisations personnelles, qui seront exposées à partir du 24 mars 2015 à la Galerie Elzévir-Paris, en compagnie des teintures sur soie de mon amie Ursula K, jusqu’au 5 avril.