Comment se passe un coaching ?

Le mot « coach » vient du mot « coche », cette diligence qui amenait d’un relai à un autre les voyageurs. En fait de métier, c’est donc une sorte de « véhicule » qui vous simplifie un trajet que, seul, vous mettriez sans doute plus de temps à faire et avec, peut-être aussi, le risque de vous tromper de route. Ici le « véhicule » est mon atelier-cabinet, où de confortables fauteuils et un mur de travail vous accueillent.

Le terme n’est pas protégé et n’importe qui peut se dire coach d’à peu près de tout et n’importe quoi, de sport, de cuisine, de déco… Moi, je suis coach certifiée en développement personnel. Le métier que j’exerce est donc le fruit d’une formation, plutôt longue, et tenu par une déontologie. Enfin, pour éviter toute dérive, il est supervisé.

On vient donc voir un coach pour passer d’un point A, situation présente, à un point B, situation idéale.

Première étape

On prend contact, par mail, téléphone ou texto et on se donne un premier rendez-vous, gratuit, pour faire connaissance. Ce premier rendez-vous s’appelle un cadrage. On y construit le cadre dans lequel nous allons pouvoir travailler ensemble. Si les conditions sont réunies pour chacun, je vous envoie dans les jours qui suivent un contrat à signer et que je signe aussi où il est question du sujet que nous allons travailler ensemble, du nombre de séances (entre 6 et 8 souvent, parfois 10), de leur prix, de leur régularité… Je suis responsable du cadre dans lequel nous allons travailler et vous êtes responsable du résultat. Celui qui « décide » sera toujours vous, y compris d’interrompre le coaching s’il ne vous convient pas.

Le coaching commence

Nous avons rendez-vous pour une heure si nous sommes sur un format classique, trois heures si nous avons décidé (tout dépend du sujet pour lequel vous venez) de peindre aussi. Entre chaque rendez-vous il se peut que je vous propose des « exercices ». Et nous avancerons ainsi pendant 3 ou 4 séances.

Le bilan de mi-parcours

A mi-parours, nous prendrons un moment pour faire le point de ce qui s’est passé et regarder ensemble si l’objectif fixé au début est toujours d’actualité, ou si quelque chose de plus important pour vous a fait jour.

Le coaching continue

Nous nous retrouvons pour les séances que nous nous sommes fixées et je continue à vous proposer, parfois, quelque chose à faire entre les séances. Mais à l’avant-dernière de celles-ci, je vous demanderai de préparer pour la prochaine fois une petite synthèse de ce que nous avons parcouru ensemble et je le ferai aussi de moi côté.

La dernière séance

C’est la séance de clôture pendant laquelle nous posons les derniers jalons de votre autonomie par rapport au sujet pour lequel vous êtes venu me voir et nous prenons à la fin un moment pour partager l’un et l’autre ce que nous avons appris ensemble.

Où l’on parle d’alchimie

 

Depuis quelques années, des ouvrages plus ou moins sérieux pullulent sur l’alchimie. C’est une bonne chose car c’est sans doute l’occasion de la faire sortir de l’ombre à un moment où le monde en a besoin. Mais c’est aussi problématique car le risque n’est pas moindre de la réduire à « un truc à la mode », une série de croyances plus ou moins bancales, profit juteux pour un marketing toujours en quête de nouveaux consommateurs. Voici donc mon point de vue sur cette pratique philosophique et expérimentale qui est indéniablement -et malgré le ridicule dont le dogme et un certain folklore se sont chargés de l’attifer- une des sources majeures de notre culture occidentale.

C’est quoi, l’alchimie ?

S’il ne devait y avoir qu’une seule chose à en retenir c’est la posture bien particulière de l’alchimiste qui se considère partie prenante de l’expérience qu’il mène dans son laboratoire. Il diffère en ceci du scientifique dont le résultat de l’expérience est identique quelque soit l’expérimentateur.

Ce qui se passe dans le creuset est en quelque sorte une projection du travail de transformation-transmutation qui a lieu à l’intérieur même de l’alchimiste. Passer du plomb à l’or, c’est élever son niveau de conscience en suivant les étapes d’une démarche appelée Grand œuvre.

Les mots Grand œuvre parlent d’une œuvre, l’alchimie est donc un art. Comme toute pratique artistique, elle a comme premier sujet d’expérimentation l’artiste lui-même. L’alchimie, tout comme la danse, le chant, la musique ou la peinture, n’est pas un but en soi mais un cheminement. Non, l’alchimiste ne cherche pas à transformer le plomb en or. Ça n’est pas son but, c’est juste ce qui engage le début de sa quête, SON CAP. Chaque étape de cette quête laisse des traces, des œuvres, qui permettent aux suiveurs-spectateurs, plus ou moins initiés, d’y reconnaitre quelque chose qui « parle à son cœur (à comprendre comme le centre intuitif et juste de chacun) bien plus surement qu’à son mental. Ce qui signifie que le fruit de ce processus, l’objet d’art, n’est pas un objet comme les autres mais un objet vivant, doté du pouvoir de transformer l’environnement dans lequel il est exposé et les personnes qui vivent à son contact.

En quoi le glacis est-il une pratique alchimique ?

L’alchimiste conçoit la création de toutes choses autour des trois éléments symboliques que sont le souffre, le mercure et le sel. Ce ternaire se retrouve dans la composition même du glacis dont le pigment (la couleur) devient le 4éme élément. Le pigment est ainsi l’alter ego de l’expérimentateur, le peintre ; ce qui se donne à voir. Peindre devient alors une expérience alchimique visant à, pour le dire avec des mots très anachroniques pour les alchimistes, conscientiser et réaliser son « métier d’homme ».

Ces trois éléments constitutifs du glacis, ainsi que les deux médiums (huile et bière) inventés par la corporation des peintres décorateurs, enclenchent le processus alchimique. Le travail s’opère alors sur le modèle du Grand œuvreen passant, a minima, par les trois phases (je préfère pour ma part le modéliser en 4 phases et certains alchimistes multiplient ces phases bien au delà encore), l’œuvre au noir, au blanc et au rouge.

Tout ceci n’a rien d’un hasard…

Les connaissances alchimiques se sont transmisent pendant des siècles sous la forme de métaphores, d’histoires populaires, de chansons et parlent une langue imagée très particulière : la langue des oiseaux. Les chantiers des cathédrales, au Moyen Age, en ont favoriser la diffusion et le corporatisme des différents métiers de leur construction l’a, parfois a son insu, pérennisé. Si les cathédrales se veulent des bibles à cieux ouverts, elles sont aussi les grimoires du Grand Œuvre alchimique pour qui sait les lire ( Fulcarelli – Le mystère des cathédrales – Albin Michel)

A partir du XVIème siècle, les grands chantiers des cathédrales vont se tarir. L’Europe entre dans la Renaissance. La pensée humaniste donnera naissance à la pensée scientifique actuelle. Au XVIIéme siècle cependant, deux grands courants de pensée ont émergé. L’un, celui de Descartes, va devenir le socle de notre pensée moderne, le rationalisme. L’autre, la pensée de Pascal, holistique, restera, temporairement peut-être, une voie philosophique que les recherches les plus récentes tendent à confirmer pourtant. (Boris Cyrulnik et Edgar Morin – Dialogue sur la nature humaine- Éditions de l’Aube, 2010)

Le glacis arrive en plein XVIIéme siècle. Il a été inventé par des peintres en décor qui, curieusement, alors que le modèle académique émergeait, ont préféré se constituer sur le modèle corporatif du moyen-âge, très holistique. Ils ont donc formé la corporation des peintres décorateurs en compagnonnage, avec la tradition orale comme support d’apprentissage. Ces compagnons sont passés, comme au Moyen-age, par les chemins de pèlerinage pour acquérir leur savoir-faire ET leur savoir-être. Mais en lieu et place des cathédrales, ils ont -jusqu’au XIXéme siècle- laissé leurs messages dans les gestes picturaux des décors peints de Vaux-le-vicomte, de Versailles, et partout en Europe ensuite. La langue des oiseaux continue à participer de la transmission du métier : on y « ouvre ses ailes » pour « partir en mourant »…

Pour en savoir plus…

Je vous renvoie à Patrick Burensteinas (un alchimiste raconte- autobiographie d’un alchimiste – Éditions J’ai lu) pour un exposé bien plus complet sur l’alchimie. Si je suis en désaccord avec lui sur certains sujets (celui de l’âme principalement pour lequel je préfère de beaucoup la pensée de François Cheng – De l’âme, sept lettres à une amie – François Cheng – Éditions Le livre de poche), il s’agit là d’un désaccord qui n’emêche nullement sa lecture.

L’alchimie a d’autre part été étudiée et décryptée d’un point de vue psychologique dans les années 1930 par Carl Gustav Jung. De ses recherches, la psychologie actuelle, après une longue gestation depuis Freud, se revendique de plus en plus. Je me suis largement inspirée de sa pensée pour poser le cadre de ma pratique et sa déontologie. (Psychologie et Alchimie – Carl Gustav Jung – Éditions Buchet-Chastel)

Enfin, nous sommes en train, avec Fabienne Castan-Lenoble (avec qui j’anime les Ateliers du Phénix) de finaliser l’écriture d’un livre sur le processus alchimique et l’Essuyé dans lequel nous partageons notre vécu avec les groupes.

(Ayant eu à sécuriser mon site contre le piratage, je suis au regret de ne plus pouvoir recevoir vos contributions. N’hésitez pas, si vous avez des questions ou envie de réagir, à m’écrire à l’adresse mail donnée dans l’onglet contact.)

Un exemple de suivi de création personnel

 

J’accompagne depuis moins d’un an Vé. qui spontanément peint des décharges de couleurs sur une toile pour y chercher ensuite l’apparition de signifiants fortuits (ce qu’elle appelle de la peinture intuitive) et qui photographie, d’autre part, les cœurs des fleurs (en très gros plan).

Une première demande

Sa demande, en venant dans l’atelier, était de réunir ces deux approches pour élaborer un jeu de cartes en développement personnel.

J’ai dans un premier temps posé avec elle les postulats de la démarche picturale spécifique à mon approche, qui ont été acceptés avec enthousiasme. Sur le principe, la philosophie proposée consiste à marcher sur le fil entre le chaos et le cosmos, entre lâcher-prise (ce qu’elle faisait déjà) et signifiant (ce qu’elle ne parvenait pas à obtenir à grande échelle).

L’idée est de poser un cadre technique et de définir une stratégie pour s’engager, non pas dans un objectif de résultat, mais un cap, une direction de travail.

Nous avons donc commencé à travailler sur ses émotions florales ; couleurs, lumière dans la couleur, textures, superpositions de transparence… pour y répondre avec le glacis huile et, par la suite à mesure que ses mémoires émotionnelles s’affinaient, le glacis bière.

Nous avons trouvé une premier protocole de travail qui a consisté à découper dans une feuille la forme d’une carte de jeu, pour la poser, comme une fenêtre, sur ses laboratoires émotionnels. Mais ce qui dans une premier temps c’est révélé très gratifiant a montré aussi, assez vite, des limites : pas assez de signifiant, trop de « pétales » et pas assez de « cœur ». Pas assez de lumière et de profondeur surtout. Il fallait donc trouver un autre protocole, plus précis mais néanmoins toujours ouvert pour laisser l’indicible s’exprimer.

Un changement de cap

Dans ce jeu de laboratoires successifs, nous en sommes arrivées, il y a moins d’un mois, à travailler sur grand format (150 x 90) à partir d’un fond noir pour mieux conscientiser comment circule la lumière en la posant (poser la lumière plutôt que les ombres). Et, le cap de départ, à la suite de ce travail, a changé : la globalité de la composition, pourtant involontaire, a fait sens et il n’a plus été question d’en découper des morceaux.

Reste que Vé. ne l’avait pas vu.

Lors de la séance du changement de cap, j’ai, avant qu’elle n’arrive, accroché sur le mur de travail son labo verticalement (il avait été peint sur l’horizontal). Nous avons parlé une bonne demi-heure avant qu’elle n’ose me demander ce que c’était que ce « truc » sur le mur : elle n’avait pas reconnu son « bébé ». Nous avons alors regardé dans les quatre accrochages possibles celui qui serait le plus juste et un jardin lui a sauté aux yeux lorsque nous l’avons accroché « à l’envers », à l’horizontal.

Nouvelle stratégie donc, changement de cap et mise de côté (temporaire ?) de l’idée d’un jeu de cartes. Maïeutique pour aller chercher en elle les ressources qu’elle peut mettre au service de ce qu’elle voit, un jardin baigné de lumière. Mais elle ne voyait pas d’autre façon de poursuivre que d’ajouter de la couleur sur la couleur.

Je me suis posée alors la question de savoir s’il fallait que je la laisse faire « comme d’habitude » et « boucher » son travail : perdre la transparence et la lumière. La technique du glacis le permet sans danger puisqu’il y a réversibilité totale du travail engagé pendant 3 heures. Elle pouvait parfaitement « plâtrer » son jardin et revenir, après s’être faite un peu mal, à l’état antérieur. Mais qu’aurait-elle appris qu’elle ne savait déjà ?

Le tableau comme révélateur d’une façon d’être au monde qui ne lui convient plus.

J’ai suggéré alors une autre stratégie à laquelle Vé. n’avait pas songé, un travail sur la sobriété : une seule couleur partout et un travail en négatif avec superpositions de textures par transparence. Et nous avons alors parlé de son besoin de sobriété, de trouver la juste part entre sa boulimie de vie et la conscience d’elle-même…

La séance d’après, elle est venue travailler en sobriété sur son tableau en n’y ajoutant qu’une vélature (couche picturale transparente) verte et en travaillant dedans au chiffon pour faire ré-éclore ses fleurs, choisissant celles qui étaient au service d’un chemin de lumière et laissant dans l’ombre celles qui n’avaient pas à y être. Le tableau était pratiquement fini.

La séance suivante a consisté à revenir sobrement en teinte pour aboutir un peu plus le premier plan et poser quelques éclats de lumières ailleurs.

 

 

 

 

 

 

Et la suite ?

Une fois sa stratégie de peintre conscientisée, elle va pouvoir engager, seule, son travail de peintre et mon accompagnement va pouvoir se faire en distanciel, entre deux tableaux, pour réinterroger sa stratégie et travailler sur d’éventuels blocages.

 

Les Ateliers du Phénix

 

 

 

 

 

Ils sont le fruit d’une collaboration  complice entre Fabienne Castan-Lenoble, psycho-énergéticienne, et moi. Si la base en est « l’Essuyé » (cette pratique à propos de laquelle vous trouverez un article en cliquant ici) ce que nous en avons fait participe d’une co-création qui dépasse de beaucoup ce que, seules, nous pensions y mettre… et vivre !

L’accompagnement psycho-énergétique  permet de faire ce travail en conscience et de favoriser la rencontre pour qu’elle fasse sens dans votre parcours et s’incarne dans votre vie. Fabienne utilise pour ce faire sa posture gestaltiste,  les outils du Reiki Dharma, la Roue des 22 clés et sa pratique chamanique.

Inspirée l’une et l’autre par un processus qui nous a littéralement dépassé, les passerelles entre l’approche de Fabienne (gestalt, énergétique, symbolique du tarot de Marseille) et le travail pictural et alchimique n’ont eu de cesse de se développer, de se répondre, de s’enrichir.

 

Nous proposons donc pendant un an au groupe qui s’y engage fermement de venir 5 fois dans mon atelier pour recomposer cette « bulle » précieuse et irrationnelle dans laquelle les Essuyés vont apparaitre.

Un an pendant lequel chacun, Fabienne prendra soin de « l’Essuyeur-maman » (mais non sans écouter l’Essuyé) et moi de l’Essuyé-bébé (mais non sans entendre l’Essuyeur). Un an où chacun verra aussi les autres autour vivre ce processus bouleversant et serein.

Un an pendant lequel tous nous allons recevoir les extraordinaires messages de nos guides intérieurs.

Les Ateliers du Phénix sont l’expression affirmée, aboutie et paisible de notre engagement de vie, à Fabienne et moi, de la singularité de la démarche de chacune avant même que nous nous rencontrions, à la réalisation d’une œuvre commune et généreuse qui n’existe que pour être partagée.

Renseignement pratiques :
* les ateliers se déroulent sur 5 dimanches à Paris (Au Forum 104, rue de Vaugirard)
* L’engagement se fait sur les 5 ateliers et sont ouverts à toute personne effectuant ou ayant déjà fait un travail de psychothérapie personnelle.
* Tarif : 200 euros par atelier. Un chèque d’acompte est demandé.

Soyez les bienvenus…

Pour vous inscrire ou poser des questions, cliquez ici

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Des ailes et des racines

Un article sur le peintre Blan dont mes interlocuteurs quotidiens (entreprises, thérapeutes, peintres…) ignorent souvent le travail. Je vous propose un « arrêt sur image » sur ma production picturale personnelle.  Dont, bien sur, j’espère toujours qu’elle trouvera un écho chez un autre.

 

 

La pratique artistique serait-elle obsessionnelle?

Après plus d’un an à réinventer l’idée des ailes, une autre nécessité picturale a commencé à se ré-inviter au bout de mes pinceaux, subrepticement d’abord puis avec insistance : peindre des racines. Comme si les unes n’allaient pas sans les autres.

Le travail du peintre relève souvent d’obsessions. Sans qu’on sache très clairement pourquoi, certains thèmes, certains sujets, s’imposent et reviennent dans la pratique picturale. Je ne suis pas sure que l’idée que ce puisse être « beau » soit le moteur principal de ces récurrences.

Il me semble plutôt que ces sujets sont arrivés avec la pratique, insidieusement, pour ne plus la quitter. Il infléchissent la technique, la pousse à répondre à leurs nécessités, nous devance sur un chemin que nous ignorons longtemps avant de réaliser y marcher depuis un moment déjà.

Impossible de dater depuis quand est-ce que je peins des visages, des ailes, des branches, des racines, des pierres, des œufs, des nids, des ondes, un souffle… En ferai-je un jour le tour? J’en doute…

Mettre le cap vers ses tableaux

Avec le temps, on finit cependant par se trouver moins surpris de ces invitations impératives. On les revisite avec plaisir. On finit par trouver une certaines cohérence dans ce qui semblait, tout d’abord, n’en avoir aucune. On accepte de ne pas bien en comprendre les exigences (on en est même soulagé) pour mieux en ré-inventer l’expression. On finit par désigner cet ensemble plus ou moins hétéroclite et modulable de sujets sous le mot « cap ».

On entre dans l’atelier comme un marin prend la mer. On a un cap mais aucune idée des étapes qui le jalonneront, aucune certitude quant à ce à quoi il ressemblera, finalement, à l’arrivée.

Le cap peut changer en cours de voyage. Parfois même un cap peut en cacher un autre…

Ne plus dessiner

Ai-je trop peint d’ailes sans veiller à maintenir mes pieds au sol? Les racines, dont j’ai exhumé depuis les prémices de plusieurs années déjà, se sont imposées impérieusement depuis 3 mois. J’ai réalisé en répondant à cet appel qu’elles arrivaient « mures à point », pleines de ramifications, de radicelles, de mycorhizes…

Parce que je ne dessine plus depuis quelques années déjà – ça me semblait toujours trop « cérébral », trop « soigné », trop « besogneux »-  une autre approche plus confiante, plus spontanée, plus juste s’exprime à partir de la force de ce que je perçois et que j’engrange. Je pars en peinture avec ce souffle, cet élan et la recherche d’un geste aussi juste que possible pour le traduire. La suite en découle jusqu’à ce que le tableau s’achève.

A ma grande surprise, les racines trouvent pareillement preneur parmi mes visiteurs, occasionnels ou habitués. A l’instar des ailes, certains y trouvent ou retrouvent une mémoire, une histoire, un « semblable » qu’ils avaient oublié. Et je réalise que ne peins, n’accompagnent, n’envisage mon métier que pour ces rencontres qui dépassent l’entendement…

Pourquoi ailes? : un processus créatif en cours…

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Depuis qu’il a été lavé à grande eau par la Seine et refait à neuf, mon atelier est de nouveau bourdonnant d’un processus créatif en cours. Le processus créatif, c’est une bête un peu bizarre, plutôt capricieuse et cependant très organisée qui exige autant d’activité fébrile que d’heures immobiles. Elle a pris, cette fois-ci, la forme enthousiasmante d’ailes qui attendent pour que le tableau s’achève, qu’un visiteur se place devant. Rencontres protéïformes et surprenantes au détour d’un geste et de l’attente de son résultat sur la toile.

A propos de « l’ouverture d’aile »

Ailes sur fond blanc (détail)Tous ceux qui ont croisé ma route vous le diront : j’incite tout peintre à ne plus tenir son pinceau comme on tient un stylo. Prendre en main l’outil, c’est le début du processus. C’est pourquoi on peut le comparer,  à l’instar d’Idriss Aberkane dont je suis en train de lire le livre -Libérez votre cerveau, manifeste de neurosagesse-  à une sorte d’exercice de neuroergonomie visant à permettre au cerveau d’être le mieux possible branché pour ce qui s’engage.  Ce geste s’appelle « l’ouverture d’aile ». Lorsqu’un peintre ouvre son aile, le bras s’articule de l’épaule au poignet, les poumons se gonflent, la main se libère avec la force d’un sculpteur tenant son ciseau pour tailler dans la pierre. Le corps entier est de la partie.

Pourquoi Ailes?

Ailes en cours de travailDe l’ouverture d’aile à la représentation d’une aile, il n’y a qu’un… geste pictural. Et comme elles volent tout de même mieux lorsqu’elles font la paire, deux gestes picturaux : deux arcs de cercle tracés au pinceau en haut de la toile et qui se gonflent de l’énergie de mes gestes.  La peinture en coulant fait apparaitre les ailes sans qu’il me soit nécessaire de les dessiner davantage. Elles ont à chaque fois, et ce n’est pas là le moindre mystère, une personnalité différente, des émotions et la promesse d »une histoire toujours particulière. Je me mets alors à leur service.

La rencontre

Les ailes de U.Les ailes de JeanEt puis un jour, on ne sait jamais quand, ni qui, ni vraiment pourquoi, quelqu’un entre dans l’atelier. Pour parler d’un projet, envisager un suivi, par curiosité…  et, va s’arrête devant une paire d’ailes en disant : « Mais, se sont les miennes! ».

Phrase sortie de la bouche sans avoir eu le temps d’être réfléchie, qui surprend celui qui l’a dit autant que le peintre qui la reçoit. Je propose alors de les essayer. Je sais qu’à me lire vous n’entendez sans doute par là qu’une pirouette poétique… Que dire alors d’un tableau qui s’achève sous mes yeux? De cette rencontre pleine d’une profonde complicité qui se dévoile entre mon visiteur et ses ailes? Sinon que je ne peins, finalement, que pour ça.

Je demande toujours à mon visiteur un petit texte de sa part pour tenter de partager, plus qu’il n’expliquera, « pourquoi ailes? » Ce mystère que j’orchestre pourtant amoureusement, m’échappe toujours. Reste à chaque fois la sensation d’avoir été touchée par la grâce.

Glacis et développement personnel

De l'or dans les mainsParce que l’Art n’est pas un enfant sage qui reste bien tranquille sur une chaise, il est indispensable de lui permettre de jouer pleinement son rôle pour participer à l’émergence de notre monde en pleine mutation. Le Glacis tel que je le partage dans l’atelier prend pleinement sa part à cet engagement.

Qu’est-ce qu’un peintre peut dire du Développement personnel?

Mon travail dans l’atelier est à la fois luxueux et exigent. Luxueux parce que je réalise chaque jour à quel point c’est un privilège de faire exactement ce que j’ai envie de faire de ma vie. Exigent car c’est une grande responsabilité vis à vis de mes enfants, de la société dans laquelle je vis, des contraintes et engagements que comme tout à chacun j’ai à remplir pour « tenir le quotidien ».

Mon métier n’est pas raisonnable parce que pas régulier, pas sécurisant, pas « anticipable ». Au delà même d’une activité professionnelle, c’est un choix de vie, un engagement personnel, ma contribution à la société dans laquelle je vis.

Derrière tout ceci une croyance tenace soutient le raisonnement : si je fais ce pourquoi je suis faite, je suis juste dans la société dans laquelle je vis. Mieux : j’y participe hauteur de mes moyens et possibilités. Pleinement.

Le développement personnel c’est donc, pour moi, la recherche de cette justesse. Le cheminement qui nous fait trouver notre voie pour agir en toute efficience avec les autres.

Et le Glacis là-dedans?

IMG_7487Le Glacis c’est 350 ans d’une histoire silencieuse et discrète, comme une rivière souterraine, qui est restée largement méconnue jusqu’à sa réapparition ici et maintenant en toute (im)pertinence.

C’est une rencontre un peu extraordinaire entre un peintre et une philosophie de vie. La Corporation qui l’a inventé, les Peintres en décor, pour l’avoir largement diffusé à travers toute l’Europe d’un siècle à l’autre, n’en a pas moins  jalousement réservé la philosophie a quelques initiés seulement.

C’est cette philosophie qui aujourd’hui m’apparait précieuse  pour participer au défi qui s’offre à nous : réenchanter le monde avec chacun des hommes qui le compose.

Je participe donc en diffusant le Glacis en entreprise, à l’université et en accompagnement individuel très concrètement à cette réflexion sur l’Intelligence collective dont nous avons, je crois, un besoin vital.

Et, concrètement, on fait quoi dans l’atelier?

IMG_4816Vous l’aurez compris, je ne donne absolument pas de cours de peinture.  Je vais même jusqu’à m’opposer à une telle pratique que je trouve irrespectueuse. Il n’y a de mon point de vue rien à enseigner à quiconque qu’il ne sache déjà, à son insu parfois.

Du coup, j’ai inventé une forme d’accompagnement davantage axée sur le partage d’expérience plutôt que sur un apprentissage.

Dans un premier temps, et comme pour remettre la machine en route, se découvrir bien plus inventif et acteur de sa vie en réintégrant le lâcher prise pour aboutir à la fabrication d’un Carnet d’Accidents Jubilatoires. Sorte de carnet de voyage très personnel où l’accident devient une occasion passionnante et joyeuse de se découvrir.

Un petit tour du côté du monde minéral nous relie à notre histoire universelle à travers une expérience picturale appelée La partie du Caillou. L’occasion de s’émerveiller d’une couche picturale qui, comme une levure à pain, se lève jusqu’à révéler une histoire intime. J’ai composé cette « partition picturale »  amoureusement pour que chacun puisse l’ interpréter à sa façon, très personnelle et émotionnelle.

Enfin, je vous propose en co-animation avec une thérapeute, l’Essuyé, une rencontre singulière avec vous même . Il s’agit d’un visage va apparaitre dans la couche picturale en essuyant avec un chiffon.  Une rencontre irrationnelle et bousculante mais aussi bienveillante, réparatrice et constructive.  L’occasion de faire connaissance avec ce « si proche et cependant bien caché » en nous, cette « Légende personnelle » dont parle Paulo Coelho dans l’Alchimiste…

Je vous accompagne, d’un rendez-vous à l’autre, sans péril mais non sans exigence, pour relancer le précieux processus créatif  dont nous avons grand besoin pour aujourd’hui et pour demain.

Et alors que l’atelier s’ouvre tout grand sur le reste du monde je me réjouis de partager mes pinceaux pour de si belles histoires.

L’Essuyé ou comment sculpter dans le glacis

RencontreÇa semble paradoxal parce que le glacis est un film de peinture transparente, sans épaisseur. Comment sculpter ce qui n’a pas de matière? C’est pourtant ce que propose l’Essuyé. Alors autant le poser tout de suite : on entre là dans l’irrationnel.

« Rodin peint en marbre et Carriére sculpte en ombre. »

Eugène CarrièreC’est Eugène Carrière, peintre, grand ami de Rodin, qui pourrait être, au XIXeme siécle, l’inventeur de l’Essuyé, avec sa façon si particulière de peindre. De quoi s’agit-il exactement? Une fois la couche picturale posée, avec l’aide d’un chiffon, le peintre découvre par degrés un visage, parfois un buste entier, tout vibrant de vie et palpitant sous ses doigts.

Une rencontre singulière.

Si Eugène Carrière partait du réel et tentait avec cette technique de « faire avouer le modèle », je me suis focalisée davantage – depuis que ce qui était une technique picturale pour Carrière m’est devenue une pratique picturale –  sur l’incroyable rencontre qu’elle provoque dés lors que le peintre part avec son chiffon sans idée préconçue de celui qui va apparaitre sur sa toile. Je commence un Essuyé comme j’irai à la rencontre d’un inconnu. Rencontre impossible si la curiosité autant que la bienveillance ne sont pas de la partie. Car celui, ou celle, qui vient, est bien plus fragile, étonné et parfois même inquiet que moi.

Et lorsqu’enfin rassuré, il se révèle, nous prenons le temps de faire connaissance, d’entendre le message dont il est porteur. Je me suis longtemps demandé, d’où venait ce visage ?

Une première piste m’a conduit aux théorie de Jung sur l’inconscient dont il considère qu’il est composé de trois couches : l’inconscient émotionnel, l’insconscient trans-générationnel et l’inconscient collectif. L’Essuyé sortant de l’ombre parvient à la lumière en les traversant, comme un rêve, pour guider l’Essuyeur.

Le même Jung a écrit un livre sur l’alchimie qui a, ensuite, largement éclairé et confirmé le travail en cours lors de l’Essuyage. Le Grand Œuvre y joue un rôle capital.  Chaque Essuyeur va le parcourir, phase après phase,  et je cherche à les rendre les conscientes possible afin qu’elles puissent devenir des repères pour l’Essuyeur.

Ne plus avoir peur du noir

EssuyéC’était le titre de ma toute première exposition à la Galerie Myriam H. où n’étaient présentés que des Esssuyés. Et c’est ce que je propose à ceux que cette rencontre autrement amoureuse intriguent. Nous traversons ensemble, le chiffon à la main, la couche picturale comme on plongerait ses deux mains dans un bain sombre pour en faire émerger un visage oublié. Un visage ? Bien plus que ça : une vie, une histoire, des émotions, des souvenirs, des archétypes… J’accompagne mon « essuyeur » comme dans un rêve, à la rencontre d’une part ignorée et terriblement parlante de lui-même.

Voyager en groupe

Lors de ces très troublantes rencontres, l’impact émotionnel sur celui que j’accompagne est vite devenu évident. Il a fallu se former à l’accompagnement de cet impact et trouver des co-équipiers thérapeutes pour que toutes les meilleures conditions soient bien en place ; une écoute, un cadre, une déontologie.

Au thérapeute l’accompagnement de l’Essuyeur, à moi celui de l’Essuyé.

Cette rencontre entre l’Essuyeur et l’Essuyé sont les deux aspects d’une même personne et permet d’éclairer un moment de vie, de dégager l’Essuyeur de mémoires-traumatiques , de ré-enchanter ou de mieux conscientiser le sens à son existence. Mon atelier est devenu un lieu pour se libérer et se réparer.

De peintre, je suis ainsi devenue thérapeute et suis, à ce titre, supervisée.

Bien plus qu’une technique, l’Essuyé est un geste amoureux, de réparation ou d’acceptation de soi, de l’autre. Une rencontre émouvante au delà des apparences. Et, lorsque le processus est mené à son terme, il est une révélation.

Pourquoi un blog ?

Lapin Blan

Depuis plus d’une dizaine d’années, vous avez été très nombreux à venir dans l’atelier découvrir la technique picturale dont je suis profondément amoureuse : le glacis à l’huile (et son très touchant complément le glacis à la bière).

Partager nos découvertes

Je reçois chaque jour des dizaines de mails, me demandant des précisions ou témoignant de découvertes. C’est à la fois formidable et très frustrant. Formidable parce que votre enthousiasme justifie que je poursuive cette transmission. Très frustrant car les découvertes des uns et des autres qui me parviennent pourraient faire rebondir et donner du souffle à beaucoup d’entre vous.

Partager une philosophie

D’autre part, au delà de l’enseignement de la technique, vous êtes très nombreux aussi à en découvrir la philosophie. Une philosophie qui pour souriante n’en est pas moins profonde. Très profonde même.

Aussi, je vous propose, par ce blog de partager les témoignages et rebonds des uns et des autres, les pistes de réflexions, les liens vers d’autres sites et des extraits de lectures. Et ce qui nourrit aussi mon travail personnel dans l’atelier, mon engagement.

Bref, de poursuivre ensemble la découverte sans fin d’un médium pictural qui n’a pas de limite.