J’ai reçu un mail hier, et c’est aussi l’un des sujets largement abordés en suivi de création personnel, où il était question des douloureuses latences du processus créatif. Ces « entre-tableaux » qui parfois durent des mois. La peur de ne plus savoir peindre, de n’avoir rien à dire, de rester à côté du meilleur de soi-même… Justement, nous voici entre Noël et le Jour de l’an. Autant de journées qui n’ont, pour être définies, que leurs numéros sur le calendrier. Rien d’autre que du temps entre une fête et une autre. Rien de marquant, rien d’emballant. Une digestion en quelque sorte…
Les transformations silencieuses
Il ne se passe, en un mot « rien ». Et ce de rien nous nous faisons, soit une joie, soit un ennemi. Ce rien est une vacance, nous « fait des vacances ». On se repose, on en profite, si ça ne dure pas trop, bien sur… Mais rien, pour la plupart d’entre nous, c’est angoissant. La page blanche, le vide. Dans son livre « Les transformations silencieuses », François Jullien propose d’explorer cette perception si différente du temps entre la pensée occidentale, essentiellement axée sur l’évènement (Noël, le Jour de l’An, la réalisation d’un tableau…), et la perception asiatique, où le temps est perçu comme une transformation permanente qui n’a ni début, ni fin, qui porte en elle le déploiement autant que la contraction. Le peintre européen, à l’époque classique mais encore souvent dans l’idée générale que s’en fait notre société, témoigne très largement de cette perception du temps qui nous échappe et qu’il faut, de tout son art, retenir. « Il peint trait à trait, avec acharnement, pour déterminer toujours plus et donc « être » davantage. Cette robe chatoyante bordée de dentelles ou bien cette main, posée sur elle, où se perçoit la moindre veinure : jusqu’où parviendra t-on à faire « être » par la précision et distinction apportée? » Une logique que l’apparition de la photographie a douloureusement mise en crise. Comment « représenter » dés lors qu’une machine peut le faire en toute objectivité? Et François Jullien d’ajouter « Et quelle révolution n’a-t-il pas fallu, en revanche, à l’époque moderne, pour valoriser le non-peint et préconiser l’esquisse? » Révolution encore très largement d’actualité, plus ou moins silencieusement dans les ateliers des uns et des autres…
Travailler en négatif
La plus
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grande découverte que le glacis a représenté dans mon apprentissage, largement traditionnel, de la peinture, a été la découverte du « non peint ». Ce que j’appelle « travailler en négatif ». Pour une grande partie des personnes qui arrivent à l‘atelier, le tableau est encore souvent (et c’est ainsi qu’on me l’a enseigné à moi aussi), une surface sur laquelle il faut poser suffisamment de couleurs, suffisamment bien, pour que le tableau puisse se faire. Si la première « bousculade » vient de la découverte incroyable de la richesse de sa propre marge accidentelle (ce que je fais volontairement mais que je ne contrôle pas), la seconde vient tout de suite après avec le travail en négatif.
Du bon usage de la latence
Il en va de la robe somptueuse de la Princesse comme des fêtes de fin d’année. Ce ne sont que des évènements. Quoiqu’en pensent les petites filles, la robe ne fait pas la princesse… Mais toutes les journées sans évènements marquants d’avant ou entre-deux, auront une importance certaine, pour ne pas dire primordiale, sur ce que seront nos fêtes. Ou, dans le cas de la robe de la princesse, ce qu’on y mettra qui ne sera pas trop peint, pour laisser la robe à sa juste somptuosité. Et si nous laissions les transformations silencieuses faire leur œuvre? Une année 2014 pleine de confiance dans l’extraordinaire potentialité de nos riens, à tous !