Le blaireau, une brosse pas comme les autres

Pour certains, c’est une insulte. Pour d’autres, un animal. Pour moi une brosse pour peindre au glacis.

Une brosse d’empreinte

IMG_1529Elle est faite, d’où son nom, avec du poil de blaireau. Comme la brosse qui étale la mousse savonneuse sur les joues velues des hommes. Mais elle est plus grosse, plus large aussi. Le blaireau du peintre au glacis est une brosse mais pas

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un pinceau. On ne peint pas avec. – Mais alors? A quoi ça peut servir? se demandent peut-être certains s’entre vous. C’est, ce qu’on appelle une brosse d’empreinte. Il ne va ni dans le pot de glacis (qu’il viderait gloutonnement d’un coup), ni dans la palette chercher des couleurs. Le blaireau est du genre subtile…

Plus qu’un outil, une personnalité

Ce qu’il a de touchant avec les brosses spécifiques au glacis, c’est qu’elles ont toutes une personnalité. J’ignore ce qu’on pourrait en déduire de l’histoire des ceux qui peignent avec. Mais il y a, sans conteste, des rencontres dignes d’une amitié naissante entre l’outil et le peintre. Quand ce n’est pas le début d’une histoire d’amour… J’ai assiste à de véritables coups de foudre.IMG_1530 Et pourtant, parce qu’il ne met pas de couleur, qu’il n’en met pas plein la vue du coup, le blaireau serait plutôt du genre timide. Réservé. Un peu comme un gars qui ne parle pas trop, qui ne le ramène pas à tout bout de champ. Il écoute… Le comble pour une brosse ! Comment une brosse peut-elle écouter, hein?!!??

De l’art du blaireautage

C’est à vivre plus qu’à expliquer, bien sur. Mais c’est aussi à voir. Si vous pouviez assister à l’émerveillement de certains (certaines) après un léger blaireautage… A priori on pourrait dire du blaireau qu’il floute la couche picturale. Comme une mauvaise accommodation de l’objectif, une prise de vue brouillée. Il aide ainsi à focaliser l’attention sur une chose très précise en contraste. Mais ce n’est que partiellement lui rendre justice.

Blaireautage sur polymérisation, avec l'aimable autorisation d'Agnès
Blaireautage sur polymérisation, avec l’aimable autorisation d’Agnès
Il fait bien plus que ça. Il donne corps à la couche picturale, la tend, aide à en faire une surface organique, vibrante, toute palpitante de ses caresses. Parfois il fait monter le pigment de quelques tons. (Au XIXème siècle, les pigments avaient des noms parfois fantaisistes et il existait, notamment, un rouge « cuisse de nymphe émue ». En compagnie du blaireau nul doute qu’elle a du être très émue.) Lorsqu’on le travaille avec le glacis à la bière, le blaireau aide alors au dépouillage de la couche picturale. Tendre entreprise dont je ne vous divulguerai pas dans cet article le mystère, pour en garder pour un autre jour… Certains ont scrupule à l’exploser « en soleil » sur leur couche picturale bien fraiche. C’est à l’évidence un geste peu convenable pour une brosse bien élevée. Il doit être un peu rustre pour l’apprécier. Il en ronronnerait presque. Attention à l’abus de son utilisation cependant : il a l’art de faire passer derrière ce qui était au premier plan. A trop être blaireauté, le tableau ne sait plus de quoi il parle. Dans le plaisir du geste se perd parfois la raison de sa nécessité. Voilà comment un grand timide devient parfois libertin… « Large sourire » Qui osera en témoigner? D’avance un grand merci

Sophie Rousseau, Peintre

C’est un excellent prétexte pour vous parler d’elle. Mon amie Sophie Rousseau expose un tableau au Salon du Dessin et de la Peinture à l’eau, qui aura lieu sous la verrière du Grand Palais, à Paris, du 4 au 8 décembre 2013.

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De l’eau dans l’air

J’ai fait sa connaissance le ventre déjà bien rond de mon petit dernier. Elle donnait dans notre ville des cours de peinture à des adultes et voulait savoir si je pouvais la remplacer. Ça n’était pas très contraignant : 3 heures par semaines dans un atelier où je pouvais même venir avec mon bébé accroché dans le dos. Il y a de grandes révolutions qui commencent ainsi, discrètement.J240x180-07118

Cet atelier s’est révélé un creuset de voyageurs-chercheurs-cogiteurs en tout genre. C’est avec eux que le glacis liquide des peintres décorateurs a fait ses premiers pas (en même temps que mon fils d’ailleurs) dans le monde de la peinture sur chevalet. Chaque fois que l’un d’entre eux posait une question technique (comment peindre une goute d’eau? comment rendre la texture du granit mouillé? comment peindre le vent? quelle texture a la nuit? comment faire respirer mon tableau?), je pensais que ce serait bien plus simple s’ils savaient ce qu’est le glacis. Si bien qu’un jour j’ai proposé un cours magistral sur la technique. J’en garde le souvenir d’un bazar innommable et l’excitation des grandes découvertes.

Lorsque Sophie est revenue à l’atelier, nous avons décidé de donner cours en même temps, elle à l’eau et moi à l’huile. Nous avons alors créé De l’eau dans l’air, une association ayant pour but de promouvoir les techniques picturales de transparence. Très vite nos propos se sont mélangés, nous avons décidé, une fois pour toute, de travailler avec tout le monde en même temps. Il a fallu assumer que nous puissions nous contredire, que nos regards ne se posent pas de la même façon, que nos sensibilités soient complètement différentes. Et ce qui aurait pu être un écueil c’est révélé une extraordinaire machine à grandir ensemble. Les cours se sont dédoublés, nous avons fini par en créer le soir pour ceux qui, travaillant, n’arrivaient pas à se libérer en journée.

Un autre regard

Sosso 5C’est en compagnie de Sophie que le glacis des peintres décorateurs s’est transformé en un médium vivant, répondant à nos questions bien au delà de ce que nous en attendions, revendiquant l’intégralité du processus créatif et non plus la misérable vélature auquel, trop souvent encore, on le réduit.

De ce travail côte à côte des années durant, il est ressorti surtout que nous n’interrogions pas le monde de la même façon. Son regard  a été et reste encore une source inépuisable d’étonnement autant que d’émerveillement.

Sophie a les yeux d’un très profond bleu dans lequel des océans entiers peuvent tenir. C’est un peintre de l’immensité. Comme deux bras grands ouverts pour embrasser l’horizon. Dans ses tableaux les espaces sont si vastes, leur souffle si palpable, qu’ils en deviennent abstraits. Sophie peint en transparence dans les deux sens : du dessus autant que de profil. Elle joue avec les strates, les assume et les marie entre elles.

Nous ne sommes pas à la même échelle. Quand je peins un œuf, elle peint le monde. Quand je cherche à entrer dans la matière, elle la baigne dans l’immensité. Et cette prise de conscience là a été précieuse pour mieux comprendre, au cœur de nos ateliers, la quête qui s’y joue. Elle respire : cœur, souffle, forêts, grandes eaux… Je cherche : murmures, cailloux, brindilles, petites pluies… Ce qui nous relie, c’est la vie qui palpite, cette énergie qui participe autant des grands vents que du plus petits souffle qui affole les grains de poussière. La planète terre pour elle, un caillou pour moi : nous parlons la même langue avec des accents différents.

Je vous invite à visiter son site. Je ne manquerai, bien sur, pas de vous tenir informer de sa prochaine exposition.Sosso 2

http://www.sophierousseau.com/

Elle enseigne d’autre part aux Ateliers du Carrousel du Musée des Arts Décoratifs, l’aquarelle comme on ne la présente pas assez : follement !!!

Je laisse la place à tous ceux qui, ayant participé à nos cours ces dix dernières années, ont envie d’en partager quelques souvenirs et de parler de Sophie.(Et si certains en profitaient pour parler de Gérard aussi, je ne doute pas qu’il en sourit d’aise là haut…)

 

Glacis et Petrucciani

Il y a ceux qui pensent ne pas aimer le jazz. Et il y a ceux qui disent que la peinture ne leur fait aucun effet. Mais, pour peu qu’on les prenne, les uns, les autres, par la main, qu’on leur donne quelques clefs, la curiosité et les émotions se réveillent : les voilà mordus.

Musique et peinture

So whatAu risque de paraitre paradoxale, je pense souvent qu’on ne parle jamais aussi bien de peinture qu’en donnant à entendre de la musique. Les arts parlent les uns des autres, comme les livres s’écrivent, parait-il, dans les bibliothèques en se racontant les uns les autres (vous ne le saviez pas?).

Un air de musique en particulier raconte pour moi mieux que tout ce que je pourrais en dire, l’élaboration d’un tableau. Je l’ai découvert, il y a quelques années en écoutant TSF jazz (89.9). Un véritable choc. Depuis chaque fois que l’inspiration semble me fuir, qu’un doute m’empêche de voir véritablement mon travail , ou que je me sens toute vide : je l’écoute. C’est MON morceau, le retour à la maison. Et c’est justement le nom que Michel Petrucciani, qui l’a composé, lui a donné : « home ».

Cette maison là est bien assez grande pour que nous y tenions à plusieurs. Ça pourrait être un très vaste atelier à elle toute seule. Je vous installe à la fin de cet article le lien pour y aller. Mais avant, voici quelques clefs, les miennes, pour ceux qu’un morceau de jazz pourrait laisser dubitatifs.

Visite guidée du « Glacis’s home »

Ça commence par une phrase mélodique jouée posément comme pour permettre à chacun de la mémoriser, la reconnaitre. C’est déjà, en soi, un beau moment de retenue, de fragilité et de notes suspendues, mais le prémisse seulement de ce qui va suivre.

Lorsque la phrase est bien gonflée de notes, toute vibrante et installée confortablement entre nos deux oreilles, elle se déstructure doucettement dans un longue improvisation, comme un nageur qui plonge pour ressortir plus loin. On la reconnait encore mais est-ce encore elle? Elle passe par un nombre incroyable de métamorphoses, de nuances, comme autant de glaçages sur ma toile.

Et puis, comme s’il y avait un goulot d’étranglement, la voilà qui s’accélère, se précipite, bousculée par une batterie implacable. Et elle explose musicalement comme une source de sous la terre pour reprendre sa course à la surface, revitalisée, réinventée par tout ce qu’elle a vécu durant ce long voyage souterrain.

Voilà, 3 phases comme 3 clefs du glacis pour une seule petite et merveilleuse phrase musicale. Vous êtes prêt?

Glacis et éducation

Une dame lors d’un dîner, me disait qu’il lui semblait inconcevable de s’autoriser à se penser peintre si elle ne maîtrisait pas parfaitement ce qui avait lieu sur la toile. C’est une remarque qui, sous une forme ou une autre, revient souvent. « Mais alors? Il faut faire n’importe quoi pour faire un tableau??? » me demande t-on en entreprise.

Maîtriser est perçu comme garant de la légitimité de l’artiste.

main gaucheDés lors, plus on a de « savoir-faire« , plus on est prémuni contre l’amateurisme, voir le n’importe quoi, ou pire : le chaos… Beaucoup de mes interlocuteurs (mais c’est loin d’être une obligation pour peindre), dans l’atelier

ou en entreprise, ont des enfants. Je demande alors : « Lorsque vous avez décidé de faire vos enfants, maîtrisiez-vous le processus créatif au point de savoir leur sexe, la couleur de leurs yeux, de leurs cheveux, leurs futurs caractères et en quoi ils se monteront utiles à notre société? » Non, bien sur. Et heureusement ! On élève ses enfants avec des valeurs, des convictions et beaucoup d’amour. Tout cela est plus ou moins rudement mis à mal. On apprend progressivement à faire son métier de parent. Dolto disait, je crois, que ce sont les enfants qui façonnent les parents. Pour ma part, j’ai toujours dit aux miens, qu’ils sont nés sans mode d’emploi. Il a fallu l’écrire ensemble.

Et alors? Quel rapport avec la peinture???

savoir êtreTout ! Les tableaux sont comme les enfants : on décide de les faire, on a de grandes et belles idées, mais rien ne se passe vraiment comme prévu. On en apprend beaucoup sur soi pendant ce temps… Alors pour répondre a ma dame inquiète de bien faire : plus on pratique, plus on maîtrise bien sur. Mais les audaces du début resteront comme un jardin d’Eden perdu à mesure que vos compétences s’affirmeront. Surtout, ne « grandissez » pas trop vite. Goutez vos hésitations comme un cadeau, prenez le temps de vous tromper, de chercher, de douter. Accueillez vos maladresses comme un signe de la providence. Et surtout ne développez jamais trop de « savoir-faire » sans veiller à acquérir en proportion du « savoir-être« . J’adorerai que l’un d’entre vous, ayant engagé dans l’atelier ou en entreprise des lâcher-prises au glacis auprès de moi, en partage le souvenir. A vous lire, avec gourmandise et… « savoir-vivre » !  

Le Glacis vers la sobriété heureuse

PRabhi

Une amie m’a offert le livre de Pierre Rabhi, Vers la sobriété heureuse.
Il y est question de l’urgence à réfléchir à une société qui sache s’autolimiter sans pour autant le vivre dans la frustration. L’idée sous-jacente, bien sur, est de permettre à la planète et à tout ceux qui y vivent, de perdurer dans les meilleures conditions possibles.

Ce qui me ramène, moi, peintre au glacis , à la gestion de mes clefs dans mon processus créatif.

Pour mémoire, il y en a 3.
La première, comme pour l’aquarelle, est l’humidité. La seconde est la couleur et le geste qui nous fait l’appliquer sur le tableau. La troisième, enfin, très spécifique au glacis, est la réponse : le glacis fuse, coule, trouve, seul, sa place.

De la couleur…

Pour la plupart des gens, le travail d’un peintre consiste à poser de la couleur sur sa toile. Mais poser de la couleur pour la couleur ne satisfait très rapidement pas. Bien sur, on peut en changer, comme on change les menus de nos repas. Pour ne pas se lasser.
On peut consommer de la couleur, passant d’une émotion à l’autre, au risque parfois de finir par une couche picturale épaisse, indistincte… Et surtout d’y perdre toute transparence.

La couleur ne porte pas en elle suffisamment de sens pour qu’il suffise de l’appliquer pour faire un tableau.

Outre le sens qu’il ne me faut aucunement perdre de vue, je rappelle pour ceux qui n’ont pas encore expérimenté la peinture au glacis, que cette technique permet d’introduire une marge accidentelle qui va m’obliger à rester créative, à danser avec le chaos, pour ne pas reproduire un acte qui se viderait de son sens.

De l’humidité…

La couleur ne suffisant manifestement pas à atteindre cet objectif, la question de l’humidité du support s’impose. La fameuse clef 1 que parfois, lorsque ma langue fourche, je désigne, comme le degrés d’humilité. Le paradoxe avec l’humilité, c’est que si on en a trop, on n’en a plus du tout. On peut devenir très orgueilleux de son excès d’humilité…
Tout pareil pour l’humidité ! Si on en met beaucoup pour être sur d’en avoir, on retombe dans la consommation irréfléchie : le glacis sur-réagit en clef 3. Le tableau, tout comme notre planète, s’emballe. Il perd son sens. On ne peint plus, on éructe.

Le travail du peintre est le travail de tout homme finalement : trouver sa juste mesure, entre ses envies et ses besoins.

IMG_583Ma grand-mère me disait lorsque j’étais petite :
« Tu sais, Blandine, trop et pas assez, c’est pas une mesure. »
Et toc !
Mais je n’en finis pas d’y réfléchir…

Depuis 2 ou 3 jours je suis sur Facebook sous mon nom de peintre : Blan Mulliez.
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Mais surtout, n’hésitez pas, tout comme le glacis, a réagir dessus.
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