Glacis et Petrucciani

Il y a ceux qui pensent ne pas aimer le jazz. Et il y a ceux qui disent que la peinture ne leur fait aucun effet. Mais, pour peu qu’on les prenne, les uns, les autres, par la main, qu’on leur donne quelques clefs, la curiosité et les émotions se réveillent : les voilà mordus.

Musique et peinture

So whatAu risque de paraitre paradoxale, je pense souvent qu’on ne parle jamais aussi bien de peinture qu’en donnant à entendre de la musique. Les arts parlent les uns des autres, comme les livres s’écrivent, parait-il, dans les bibliothèques en se racontant les uns les autres (vous ne le saviez pas?).

Un air de musique en particulier raconte pour moi mieux que tout ce que je pourrais en dire, l’élaboration d’un tableau. Je l’ai découvert, il y a quelques années en écoutant TSF jazz (89.9). Un véritable choc. Depuis chaque fois que l’inspiration semble me fuir, qu’un doute m’empêche de voir véritablement mon travail , ou que je me sens toute vide : je l’écoute. C’est MON morceau, le retour à la maison. Et c’est justement le nom que Michel Petrucciani, qui l’a composé, lui a donné : « home ».

Cette maison là est bien assez grande pour que nous y tenions à plusieurs. Ça pourrait être un très vaste atelier à elle toute seule. Je vous installe à la fin de cet article le lien pour y aller. Mais avant, voici quelques clefs, les miennes, pour ceux qu’un morceau de jazz pourrait laisser dubitatifs.

Visite guidée du « Glacis’s home »

Ça commence par une phrase mélodique jouée posément comme pour permettre à chacun de la mémoriser, la reconnaitre. C’est déjà, en soi, un beau moment de retenue, de fragilité et de notes suspendues, mais le prémisse seulement de ce qui va suivre.

Lorsque la phrase est bien gonflée de notes, toute vibrante et installée confortablement entre nos deux oreilles, elle se déstructure doucettement dans un longue improvisation, comme un nageur qui plonge pour ressortir plus loin. On la reconnait encore mais est-ce encore elle? Elle passe par un nombre incroyable de métamorphoses, de nuances, comme autant de glaçages sur ma toile.

Et puis, comme s’il y avait un goulot d’étranglement, la voilà qui s’accélère, se précipite, bousculée par une batterie implacable. Et elle explose musicalement comme une source de sous la terre pour reprendre sa course à la surface, revitalisée, réinventée par tout ce qu’elle a vécu durant ce long voyage souterrain.

Voilà, 3 phases comme 3 clefs du glacis pour une seule petite et merveilleuse phrase musicale. Vous êtes prêt?

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