Ursula : lumière et transparence

L’histoire d’une amitié

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Nous nous connaissons depuis bientôt 30 ans. Nos chemins se sont croisés sur les bancs de l’École du Louvre, pour ne plus vraiment se séparer. Faute de parvenir à s’avouer ouvertement artistes, nous sommes passées par l’artisanat l’une et l’autre. Elle, en apprenant le métier de costumier de théâtre, moi, celui des peintres décorateurs. Nous y avons été très vite à l’étroit.

Des démarches côte à côte dans l’atelier

Depuis plusieurs années maintenant, nous travaillons côte à côte dans l’atelier. Elle, côté propre. Moi, côté sale. Elle sur la soie. Moi sur les murs. Chacune avec l’intelligence de notre médium, ses contraintes et ses secrets. Chacune inspirée dans son processus créatif, presque à notre insu, par le travail de l’autre. Toutes deux obsédées par la marge accidentelle dont nos techniques sont généreusement porteuses. Nous jouons avec l’accident jubilatoire.

Je suis à l’école de la rigueur d’Ursula, de sa recherche immatérielle de lumière et de couleur. De ses exigences de sobriétés, d’équilibre et de justesse.

Où voir le travail d’Ursula?

Elle est une des artistes permanentes de la Galerie Iki, 18 Rue du Pont Louis-Philippe, 75004 Paris.
http://www.ursula-k.com

Je vous invite, comme on prête un livre qu’on adore (avez-vous remarqué que c’est toujours ceux que l’on aime le plus qu’il nous faut racheter sans cesse?), à visiter son site, aussi sobre et silencieux qu’elle. Magique…

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Fabienne Verdier, hommage aux maîtres flamands

A l’occasion d’un voyage à Bruges cet été, j’ai visité l’exposition consacrée à Fabienne Verdier au Groeningemuseum : L’esprit de la peinture, hommage aux maîtres flamands.

Qui est Fabienne Verdier?

Le nom de cette artiste revient souvent dans l’atelier. Après 10 ans passés en Chine et une longue maturation en atelier, son travail fascine par l’interpénétration des cultures occidentales et asiatiques. Cette exposition présente conjointement des œuvres du XVème siècle et celles, contemporaines, de Fabienne Verdier.

Remettre ses pas dans ceux de ceux qui nous ont précédé

Je suis particulièrement sensible à cette démarche qui consiste à remettre humblement ses pas dans ceux de ses prédécesseurs. Tout comme, lorsque je peins au Glacis, je suis accompagnée par 350 ans de l’histoire d’une corporation professionnelle à laquelle appartenait, entre autres, mon grand-père. Continuer la route, avec respect mais sans copier, sans reproduire, pour ne pas prendre le risque de trahir. Rester dans le vivant, le moment, cet instant de vie qui appartient au peintre d’aujourd’hui.

Témoignage d’un cheminement

Une occasion exceptionnelle aussi d’entrer dans

l’intimité d’un processus créatif, de voir comment une œuvre ne nait pas seule mais est le fruit d’une maturation, de gestes picturaux, jusqu’à l’épure, jusqu’à la forme abstraite, nourrie de réflexions. Comment toucher à quelque chose d’intemporel. Fabienne Verdier L’exposition s’est achevée le 25 août mais un fabuleux livre en garde et la trace et l’essence aux Editions Albin Michel – ISBN 978226246547

Les hémisphères cérébraux et la peinture au glacis

Je parle très régulièrement des branchements hémisphériques dans l’atelier pour démystifier certaines croyances qui accorderaient le don d’être créatif à certains et pas aux autres. En réalité, si vous avez envie d’être créatif, vous avez en vous tout ce qu’il faut pour l’être, et même devenir artiste.

Peindre avec ses deux hémisphères cérébraux

La façon dont j’ai décidé de transmettre la technique du glacis à l’huile repose très largement sur la prise de conscience des particularités des hémisphères cérébraux. Ce qui se joue lors de la réalisation d’un tableau dépasse très largement l’acte pictural et nous engage aussi à la conscience et au respect de nous-même. Pour ceux que le sujet intéresse, je les invite à farfouiller du côté de la bibliographie de Béatrice Millêtre. Mais surtout à regarder la conférence décoiffante du Docteur Jill Bolte Taylor, célèbre

neurobiologiste américaine : Attendez-vous à ne plus voir le monde de la même façon!

Pourquoi un blog ?

Lapin Blan

Depuis plus d’une dizaine d’années, vous avez été très nombreux à venir dans l’atelier découvrir la technique picturale dont je suis profondément amoureuse : le glacis à l’huile (et son très touchant complément le glacis à la bière).

Partager nos découvertes

Je reçois chaque jour des dizaines de mails, me demandant des précisions ou témoignant de découvertes. C’est à la fois formidable et très frustrant. Formidable parce que votre enthousiasme justifie que je poursuive cette transmission. Très frustrant car les découvertes des uns et des autres qui me parviennent pourraient faire rebondir et donner du souffle à beaucoup d’entre vous.

Partager une philosophie

D’autre part, au delà de l’enseignement de la technique, vous êtes très nombreux aussi à en découvrir la philosophie. Une philosophie qui pour souriante n’en est pas moins profonde. Très profonde même.

Aussi, je vous propose, par ce blog de partager les témoignages et rebonds des uns et des autres, les pistes de réflexions, les liens vers d’autres sites et des extraits de lectures. Et ce qui nourrit aussi mon travail personnel dans l’atelier, mon engagement.

Bref, de poursuivre ensemble la découverte sans fin d’un médium pictural qui n’a pas de limite.